Environnement - Zones humides
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Togo/Zones humides : Elaborer un plan de gestion
Les zones humides togolaises regorgent d'une vie foisonnante. Mangroves luxuriantes, plaines inondables et lacs paisibles abritent une flore et une faune uniques, contribuant à la préservation de la biodiversité et à l'équilibre écologique du pays. Maleheuresement ces trésors de biodiversité sont de plus en plus menacées par les activités humainesn un plan de gestion durable et efficace s'impose.
Les zones humides sont des écosystèmes riches et fragiles qui jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique. Malheureusement, au Togo, ces zones sont de plus en plus menacées par les activités de pâturage bovin intensif, la chasse locale et l’exploitation non durable des ressources forestières.
« Il est urgent que des mesures soient prises pour élaborer un plan de gestion adéquat et lutter contre ces pratiques destructrices ». C’est la recommandation phare de Koffi Valentin MAWOUGNIGAN, expert en conservation de la biodiversité de retour d’une visite sur 13 Mares, histoire d’observer, de dénombrer des espèces d’oiseaux, et de se récréer.
« Malheureusement, contrairement aux Aires Protégées qui bénéficient des mesures de conservation, les zones humides aux Togo ne sont pas véritablement conservées et n’ont pas de plan de gestion pour la majorité. », s’inquiète-t-il.
Aussi ajoute-t-il « La zone humide du sud du Togo est très menacée surtout par un pâturage bovin intensif, la chasse locale (des coups de feu enregistrés sur trois sites, un vervet bleu, Chlorocebus pygerythrus abattu par un chasseur, ect…), ainsi que des activités de pêche. Des espèces comme les pélicans, le héron Goliath, ect. qui, autre fois, présentes sur le site, ne sont plus signalées depuis 2015. »
En effet, le Togo est composé de nombreuses zones humides, telles que des lacs, des lagunes, des marais et des rivières. Ces écosystèmes abritent une biodiversité exceptionnelle et jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en fournissant des services écosystémiques essentiels, tels que l’approvisionnement en eau potable et la protection contre les inondations. Cependant, ces zones sont gravement menacées par le manque de plan de gestion approprié.
Le surpâturage entraîne une destruction de la végétation aquatique et terrestre, affectant ainsi la biodiversité et la qualité de l’eau. De plus, l’introduction d’espèces exotiques et la surexploitation des ressources naturelles ont un impact néfaste sur les écosystèmes, compromettant leur résilience face aux changements environnementaux.
Le directeur des Affaires administratives et financières (DAF) du ministère de l’environnement, Comlan Awougnon, a déclaré que « Les zones humides au Togo sont un véritable trésor de ressources naturelles, offrant de multiples opportunités économiques. Avec une grande diversité de cours d’eau, de lacs, de marécages et de mangroves, ces écosystèmes constituent des habitats essentiels pour une biodiversité riche et variée. Les ressources halieutiques des zones humides fournissent une importante source de nourriture pour les communautés locales, tout en offrant des possibilités de pêche commerciale. De plus, les terres fertiles des zones humides sont propices à l’agriculture, notamment à la production de riz, de légumes et de fruits, ce qui contribue à la sécurité alimentaire du pays. ».
Pour préserver ces écosystèmes fragiles, il est essentiel de mettre en place un plan de gestion approprié pour les zones humides du Togo. Ce plan devrait inclure des mesures visant à limiter le pâturage intensif, à renforcer la législation sur la chasse locale et à promouvoir des pratiques de pêche durables. De plus, il est nécessaire de lutter contre le braconnage et l’exploitation non durable des ressources forestières, qui sont souvent liés à la dégradation des zones humides. La sensibilisation et la collaboration entre les différentes parties prenantes, y compris les communautés locales, les organismes gouvernementaux et les organisations de conservation, sont également essentielles pour assurer la protection à long terme de ces précieux écosystèmes.
L’élaboration d’un plan de gestion adéquat, combinée à des mesures de lutte contre le braconnage et l’exploitation non durable des ressources forestières, est essentielle pour préserver la biodiversité et les services écosystémiques fournis par ces zones.
Notons que le Togo compte environ 2210 km² de zones humides qui peuvent être regroupées en cinq grands groupes, représentant 4% de la superficie du pays. Le pays a adhéré à la Convention de Ramsar en 1995, et compte actuellement quatre sites inscrits sur la Liste des zones humides d’importance internationale (sites Ramsar).
La plus grande en termes de superficie est la zone humide du littoral. Outre les mangroves, les rivières, les lacs, des lagunes, la longue plage de sable que comprends cette zone humide, on note surtout un nombre important d’étangs et mares d’eaux. Ces différents écosystèmes ont une grande valeur naturelle, biologique, écologique et économique et abritent une grande variété d’espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles, de poissons, de mollusques, de crustacés et de nombreuses espèces menacées.